La fin du lien entre travail et richesse
Le travail n’est pas la source de toute richesse, écrivait Marx dans son texte Gloses marginales au programme du Parti Ouvrier allemand. Cette affirmation est d’autant plus pertinente aujourd’hui, avec l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) qui secoue le marché de l’emploi. L’IA a introduit un nouveau paradigme qui rompt le lien entre le travail et la richesse.
L’économie de marché et la rareté
L’économie de marché repose sur le principe de la rareté des biens. Les biens sont rares, et il faut donc organiser leur répartition. L’IA vient glisser un grain de sable dans cette machine, en promettant l’abondance et non la rareté.
Le paradoxe de l’abondance
La production peut s’effectuer sans travail humain, que deviendrait alors le salariat, la courroie de transmission entre revenu, consommation et production qui structure encore nos sociétés ? L’abondance devient un facteur de déséquilibre supplémentaire, l’exemple australien illustrant tristement le dilemme que pourrait accentuer l’IA.
Repenser la redistribution
Face à l’enrayement de l’activité économique pendant la pandémie de 2019, l’Australie, comme plus de 200 pays, a augmenté le montant de ses aides sociales et les a rendus accessibles à davantage de monde. Le résultat a été immédiat : la pauvreté et l’insécurité alimentaire ont reculé, alors même que la production diminuait.
Le revenu de base universel
Le revenu de base universel est un concept qui a pris une nouvelle ampleur dans le débat public, en France et dans de nombreux pays occidentaux. Selon Elise Klein, chercheuse à l’Australian Basic Income Lab, et James Ferguson, professeur à Stanford, ce revenu, s’il venait un jour à se généraliser, devrait être considéré comme un « dû collectif », non comme une aide sociale.
Les défis de l’abondance
L’abondance technologique promet une production quasi illimitée, mais remet en cause le modèle économique fondé sur le travail et la rareté. Sans redistribution adaptée, cette profusion pourrait aggraver les inégalités et bloquer le cycle production-consommation.
La question centrale
La question centrale reste politique : comment organiser l’accès équitable à cette richesse ? L’IA promet une production quasi illimitée, mais remet en cause le modèle économique fondé sur le travail et la rareté. Plusieurs pistes émergent (revenu universel, services collectifs, nouveaux droits) mais la question centrale reste politique.